RENCONTRE AVEC VV BROWN

 

C’est entre deux Eurostar que la Fashionerie a rencontré VV Brown pour la sortie de son nouvel album « Samson and Delilah ». Longue tignasse noire, maquillage épuré et look minimaliste, la chanteuse britannique nous avait donné rendez-vous au Fantôme, où entre deux parties de flipper, elle s’est livrée au petit jeu du questions-réponses. [mepr-show rules=”8316″ unauth=”message”]

 

 

 

Vous êtes chanteuse, mannequin, productrice et possédez votre propre label de musique plus une ligne de vêtements, comment faites-vous pour tout gérer ?

J’aime être débordée (rire). Mais j’ai surtout une équipe à Londres, des gens incroyables qui travaillent sur mes projets. Mon rôle est donc de tout superviser, ce qui est d’ailleurs un peu stressant, car mon équipe est plutôt réduite. Parfois j’aimerai être dorlotée au sein d’une grosse maison de disque, mais l’aspect business, ainsi que le processus créatif ne serait pas du tout le même.

Votre nouvel album « Samson and  Delilah » est beaucoup plus sombre que le premier “Travelling like the Light”. Pouvez-vous nous expliquer ce virage artistique ?

J’ai tellement changé en tant que personne, que cela s’en ressent forcement dans ma musique. Je suis beaucoup plus mature. J’ai désormais trente ans et c’est l’âge ou l’on commence à savoir ce que l’on veut. Désormais je suis plus à l’écoute de mes propres convictions. Mais le changement a aussi quelque chose d’effrayant. On retrouve d’ailleurs cette métamorphose dans mon style vestimentaire, de nos jours, je suis beaucoup plus classe. Mon image représente aujourd’hui celle d’une femme, alors qu’avant c’était plutôt celle d’une jeune fille.

Il y a un titre « The Apple » que l’on peut aussi découvrir en français sur Soundcloud. Pourquoi avoir choisi de l’interpréter dans la langue de Molière ?

J’ai commencé à chanter en français car j’adore votre pays et ses habitants depuis que je suis toute petite. J’ai une histoire d’amour un peu particulière avec Paris, alors il était pour moi naturel d’écrire cette chanson dans votre langue.  Elle m’a aussi été inspirée par Grace Jones, l’une de mes icônes (La Vie en Rose,ndlr). J’admire cette artiste pour sa beauté et la manière sensuelle qu’elle a de chanter. J’ai pensé que ce  titre serait une bonne façon de montrer aux français que j’apprécie leur culture. Cela peut paraître étrange, mais même si je suis une artiste britannique, l’accueil que me consacrent les français, me donne l’impression d’être l’une des votres.

Comment décrivez-vous votre style ?
Structuré, minimaliste, géométrique, classique, chic, élégant…(rire). Je suis très influencée par le style vestimentaire japonais. J’adore le look des Geishas ! Je passe d’ailleurs énormément de temps à chiner dans les magasins, afin de trouver la pièce ou l’accessoire parfait.

C’est important pour vous d’avoir un look bien particulier ?
La mode compte beaucoup ! J’aime notamment la manière dont elle réunit les gens. La musique s’écoute, alors que la mode est une expression visuelle. Elle tient d ‘ailleurs une place à part dans mes vidéos. Au quotidien, le style vestimentaire permet de montrer ta personnalité avant même que l’on t’adresse la parole. La mode interpelle les gens, mais elle peut aussi être l’objet de jugements trompeurs. Il y a des tenues que je m’autorise lors de shootings, mais que je ne porterai jamais dans la rue, car ce serait osé. J’essaye de ne pas prendre tout ça trop au sérieux. Il y a même des jours où je suis complètement détachée de cet univers.

J’aime la mode, mais avec une certaine éthique.

Votre devise Fashion ?
N’ayez pas peur d’expérimenter de nouveaux styles, aimez votre corps, faites du sport pour garder la ligne, et ne soyez pas une victime de la mode. Lancez vos propres tendances, plutôt que de suivre celles des autres…

Pourquoi avoir lancé VV Vintage une marque de vêtements éco responsable ?
J’aime la mode, mais avec une certaine éthique. On utilise énormément d’eau pour fabriquer des vêtements comme les jeans par exemple. Les gens qui travaillent dans les usines textiles des pays asiatiques sont parfois réduits aux rangs d’esclaves, comme on a pu le voir récemment au Bangladesh. J’ai pris conscience que la production de vêtements engendrait pas mal de gaspillages, alors j’ai créé une griffe qui va à l’encontre de ces dérives. Je pense que les marques de mode devraient d’ailleurs se pencher un peu plus sur le recyclage de vêtements. Toutes les grandes enseignes devraient avoir une antenne, où l’on peut ramener ses habits afin qu’ils puissent être recyclés. Ce type d’initiative pourrait faire la différence. Avec VV Vintage et mon équipe de stylistes, nous récupérons des fripes afin de leurs donner une seconde vie. Aujourd’hui ma marque est vendue chez Topshop à Londres.

 

 

Quels sont les basiques de votre garde robe ?
Dans mon dressing, j’ai toujours une robe noire, quelques jeans, et une élégante paire de talons compensés. En ce moment je suis fan de la marque COS.

Quelle est votre « Fashionerie » aujourd’hui ?
J’aime porter des escarpins à talons avec des chaussettes colorées. Je craque aussi pour les pantalons de pyjama et les trenchs aux coupes classiques.

Pouvez-vous nous expliquer votre partenariat avec Paco Rabanne parfum ?
J’adore les pièces vintages de Paco Rabanne. Nous collaborons depuis plusieurs années déjà avec les équipes des parfums. Chaque année, ils font un focus sur la carrière d’un artiste et tiennent un journal de bord vidéo de son quotidien. Comme j’ai un label indépendant, Yoy Records, il est important pour moi de faire des collaborations intelligentes avec des marques qui respectent les mêmes valeurs que moi.

Quels sont vos projets cette année ?
Je pars en tournée en décembre dans toute l’Europe. J’aimerai bien faire un long métrage de science fiction (rire). Nous avons d’ailleurs réalisé un court métrage dans le cadre de mon album. Et j’envisage aussi de faire quelques festivals.

 

SAMSON AND DELILAH’
Yoy Records/ The Orchad/ Modulor

http://www.vvbrown.com
http://www.youtube.com/user/VVBrownTV

 

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Crédits Photos DR

 

La Fashionerie