Texte L.P – Photo DR

Clap de fin chez Balenciaga : pour son ultime défilé couture avant de filer chez Gucci, Demna Gvasalia signe une révérence en trompe-l’œil, entre parodie chic et manifeste esthétique. Hollywood ? Oui, mais passé au filtre distordu de son regard. Kim Kardashian en Elizabeth Taylor néo-camp, Isabelle Huppert en grande bourgeoise stylisée à l’excès — les icônes vacillent, les codes explosent. Toujours là où on ne l’attend pas, Demna mêle couture et virilité dans un projet sculptural fou : neuf silhouettes taillées à partir du moulage d’un bodybuilder, portées par des corps radicalement différents, jusqu’à celui — fluide, gracile — de son compagnon. “Ce n’est pas le vêtement qui fait le corps, c’est le corps qui fait le vêtement.” La couture au masculin, version Demna. Noir total pour le bouquet final : manteaux d’architecte, tailleurs mastodontes, robes longues façon armures. Puis, en contrepoint, une reine de bal en rose chewing-gum, échappée d’un rêve pop. Ironie, glamour et vertige du faux : Demna tire sa révérence comme il a toujours défilé — à contre-courant. Bonne continuation !