Floriane Studio X Make Friday Green Again

Pionnière du luxury upcycling, Floriane Studio vient de rejoindre le collectif “Make Friday Green Again” afin d’ offrir  une alternative aux dérives du Black Friday 2021. [mepr-show rules=”8316″ unauth=”message”]

Pourquoi-soutenez-vous @makefridaygreenagain ? 

Le black Friday m’a semblé absurde surtout l’année dernière. Avec la crise de la covid-19, nous avons tous vécu un grand moment de sidération collective et de remise en cause de nos modes de vie. Maintenir à la dernière minute cette opération promotionnelle était à mes yeux un acte manqué. En plus d’avoir un impact négatif sur l’environnement, le Black Friday fragilise la création et l’artisanat. 

Le fait qu’il ait lieu malgré un contexte sanitaire défavorable, a envoyé des signaux négatifs quant au statut-quo environnemental. D’autres entrepreneurs du même avis que moi, comme la marque FAGUO, ont choisi d’impulser une alternative au Black Friday en créant le collectif « Make Friday Green Again ». C’est tout naturellement que j’ai choisi de les rejoindre pour cette édition 2021. C’est un collectif ponctuel et référent des marques qui ne participent pas au “vendredi noir” le 26 Novembre. Ce collectif encourage à rétablir des bases de consommation plus vertueuses afin de lutter contre le dérèglement climatique.

2 Comment éveiller les gens à cette question de surconsommation sans les culpabiliser ?

C’est effectivement tout l’enjeu ! Je comprends que des promotions avantageuses attirent les foules surtout dans une ère post-covid où l’acte de d’achat peut apporter un certain réconfort.
Si de nombreuses enseignes, notamment des big players se réunissent autour du même discours, la sensibilisation aura encore plus d’impact. Cela passe aussi par une remise en question totale en tant que marque : que proposer aux clients pour qu’ils aient envie d’adhérer à une nouvelle façon d’acheter ? 
Je suis persuadée que c’est aussi l’opportunité de décupler sa créativité pour proposer une expérience client différente plus vertueuse. 

3 Que proposez-vous comme alternative à travers votre marque Floriane Studio ?

Concrètement, j’ai orienté ma communication positivement plutôt que d’être anti quelque chose,  anti black Friday.  Au lieu de faire des soldes, je propose donc aux abonné(e)s de ma newsletter et à mes client(e)s de passer un moment convivial à l’occasion d’un événement sur  Paris jeudi prochain. Au programme : cocktail répondant aux codes éco-responsables (catering en circuit court, packaging recyclable et boissons biologiques), atelier bien-être au naturel avec la découverte des produits de la marque AVEDA. Les non parisiennes pour leur part se verront offrir un cadeau green en passant leur commande en ligne. Dix pour cent des ventes réalisées entre le jeudi 25 novembre et le dimanche 28 novembre seront reversés à l’association WWF qui milite pour le développement durable. Les réactions ont été enthousiastes, car en faisant un achat, les client(e)s apportent : d’une part leur soutien à une marque éco-responsable, d’autre part à une ONG éco-friendly. 

4 Comment fabriquez-vous vos pièces ? 

Toujours dans l’idée d’éviter le surplus textile, la collection est fabriquée en petite série. Certains modèles, nécessitant la fabrication de nouvelles matières sont disponibles en pré-commande comme la chemise Adonis en satin de coton biologique. Ces deux modes de fabrication réunis permettent de fabriquer en petite quantité et d’éviter la surproduction et le sur-stockage de tissus. 

Je collabore avec des ateliers de fabrication de petite et moyenne taille à Paris, Sofia et Lisbonne. Ce qui m’a toujours passionnée c’est la découverte des savoir-faire, c’était important pour moi de participer à leur conservation. Les modèles sont tous développés au showroom parisien. 30% des designs sont prototypés en France, 20% y sont fabriqués. 70% des modèles sont prototypés, conçus au Portugal et en Bulgarie.

5 Quelles matières utilisez-vous ?

Depuis 2016, j’ai choisi de me spécialiser dans la récupération de stocks dormants (tissus et matériaux de luxe). C’est ce que  l’on appelle le luxury upcycling. J’utilise également des tissus fabriqués à partir de matières recyclées. Avant de produire de nouveaux tissus et matériaux, l’urgence est déjà de transformer l’existant autant que possible. L’industrie de la mode est parmi les plus polluantes de la planète, les collections sont sans cesse renouvelées, avec pour conséquence des milliers de tonnes de tissus produits, non utilisés, entreposés dans des ateliers éclairés, chauffés. Lorsque je source de nouvelles matières (environ 20%), j’achète donc ces dernières naturelles et biologiques.

6 Où sourcez-vous vos matières ?

Tous les matériaux utilisés sont d’origine contrôlée, certains ont également une certification spécifique. Je privilégie le circuit européen pour mes fournisseurs de tissus et de cuir. Tous les tissus de luxe récupérés  sont d’origine Européenne achetés à Paris auprès de revendeurs comme Tissus Market. J’utilise du cuir animal upcyclé origine France et Italie certifié LWG, REACH. Je viens de mettre en place un partenariat avec l’entreprise Adapta, et découvrir l’entreprise Ictyos qui travaille le cuir de poisson. Certaines matières naturelles et biologiques viennent de bassins géographiques spécialisés dans leurs productions, l’Asie pour la soie par exemple, ou encore le bassin méditerranéen pour le lin et le coton. 

8 Qui dit précommande dit toutes les tailles ? 

Oui tout à fait ! La précommande permet de proposer une grille de tailles encore plus étendue et inclusive. Je travaille actuellement à la conception d’une capsule mettant en avant les morphologies pulpeuses disponible en pré-commande.  

9 Vous avez collaboré avec l’artiste Aïssa Maïga, réalisatrice du documentaire « Marcher sur l’eau » qui traite des problèmes liés au réchauffement climatique et à l’eau en Afrique de l’Ouest ? 

Je crois que l’envie de lancer le podcast de la marque pour échanger sur les enjeux de la place des femmes dans le monde du travail m’est venu au fur et à mesure de ma propre expérience entrepreneuriale. Au gré des rencontres professionnelles entre femmes, des challenges et des joies que j’ai vécu. Lorsque j’ai rencontré Aïssa Maïga, nous nous sommes tout de suite retrouvées sur des questions ayant trait à l’intersectionnalité : l’enjeu de la représentation de la diversité, l’importance de l’empowerment féminin, l’urgence du développement durable. J’ai la chance de l’avoir comme fidèle soutien et mentor. 

10 Pourquoi avoir choisi Aïssa Maïga pour parler dans votre podcast vidéo « Girl in Business » ?  

Aïssa Maïga a toujours été un modèle de leadership créatif pour moi. Leader créatif, elle évolue dans le domaine culturel, développe des nouvelles façons de faire pour surmonter les défis existants, trouve des solutions innovantes. Elle rêve en grand, ne s’impose pas de limites en matière de créativités. Inspirante, elle motive sa communauté avec enthousiasme.  

Pour le tournage de la seconde édition du podcast vidéo (sortie en décembre), j’ai eu le plaisir d’échanger avec une autre femme très inspirante : Johanna Monange, fondatrice et CEO de Maison 21G. Elle propose une nouvelle parfumerie sur mesure libre des exigences commerciales de masse. Après 20 ans aux côtés de parfumeurs de renom, elle a créé sa propre entreprise avec un concept novateur et une approche environnementale très exigeante. Lancée il y a deux ans, sa marque est déjà implantée à Singapour, Hanoï, Hong-Kong, Dubaï et arrive en France l’année prochaine. 

11 Beaucoup d’enseignes font du greenwashing à travers une image marketing “écolo green”, mais participent quand même au Black Friday, quen pensez-vous ?

Il y a certaines pratiques un peu surprenantes ! Ce qui est positif, dans le fait que les grosses marques fast fashion passent tout doucement à une mode durable avec des lignes dites « Conscious », c’est qu’elles permettent d’envoyer déjà un signal positif, une prise de conscience chez les consommateurs. Mais la fast fashion est antinomique avec le développement durable, ces enseignes font donc du greenwashing.  
Promouvoir une image éco-responsable et pratiquer le Black Friday est contradictoire. 

Pour certaines marques, il y a pourtant une réelle volonté de bien faire mais la pratique du Black Friday reflète parfois un manque de recul sur la situation générale. Les choses bougent lentement mais sûrement ! Quand je me suis lancée dans la mode il y a cinq ans, la mode durable était encore un peu une curiosité, il fallait convaincre que c’était la voie alors qu’aujourd’hui ça ne fait plus débat.

12 Des conseils pour les Fashion addicts qui veulent mieux consommer ?

Mon conseil serait surtout d’appréhender la mode durable avec un angle global : remettre en question des choses traditionnelles comme le Black Friday par exemple. Il n’y a pas que les matières et la fabrication à considérer, mais aussi la logistique, les partenariats d’image, le packaging, la façon de communiquer, la manière de vendre, l’engagement RSE. Il faut aussi vérifier si d’un point de vue global, les actions d’une marque sont cohérentes. Faire de la mode 100% bio importée de très loin n’avait pas beaucoup de sens pour moi. 

Il faut aussi savoir prendre du recul sur certains nouveaux paradigmes, ne pas céder à la pression. Je pense par exemple à un certain discours médiatique anti-cuir animal pointant du doigt de manière systématique toute une filière. Cette dernière est pourtant synonyme par essence d’upcycling, de recyclage et savoir-faire, C’est pourquoi, n’étant pas vegan dans mon alimentation, j’ai choisi de reconduire ma ligne de maroquinerie en cuir animal français et italien, upcyclé certifié LWG pour le bien-être animal, REACH régulant l’utilisation de tanins toxiques. 

FLORIANE studio :
 https://www.shopflorianestudio.com/

Instagram : @florianestudio 

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La Fashionerie

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