Première exposition personnelle en France
Texte La rédaction /
Crédit photo presse : Tyler Mitchell,Ancestors, 2021© Tyler MitchellCourtesy de l’artiste et Gagosian
La MEP consacre à Tyler Mitchell (né en 1995 à Atlanta, Géorgie) sa première exposition personnelle en France. Figure majeure de la nouvelle génération de photographes américain·es, Mitchell s’est imposé par son regard singulier sur la jeunesse noire, la beauté du quotidien et la puissance de l’autoreprésentation. Intitulée Wish This Was Real, l’exposition réunit une sélection d’œuvres emblématiques et récentes, offrant un panorama sensible et lumineux de son univers visuel.
Dès ses débuts, Mitchell s’intéresse à la création d’images comme outil d’émancipation. Autodidacte, il commence par filmer la culture skate à Atlanta avant d’étudier le cinéma à la Tisch School of the Arts (New York University). Très tôt, il conçoit la photographie comme une narration à part entière, où le réel et l’imaginaire se confondent. En 2015, son premier livre El Paquete documente la jeunesse cubaine et témoigne déjà de son intérêt pour la liberté, le jeu et l’architecture du quotidien.
La reconnaissance internationale arrive en 2018 lorsqu’il signe la couverture historique du Vogue américain, photographiant Beyoncé pour le numéro de septembre — une première pour un photographe noir dans l’histoire du magazine. Ce portrait, aujourd’hui conservé à la Smithsonian National Portrait Gallery, marque un tournant dans la représentation des corps noirs dans les médias de mode.
Depuis, Mitchell développe un langage visuel à la fois poétique et politique. Son œuvre explore ce qu’il appelle une “utopie noire” : un espace où les corps noirs se réapproprient la douceur, la joie, la vulnérabilité et la beauté. Ses images mêlent portrait, paysage et mise en scène, souvent baignées de lumière naturelle et empreintes d’une couleur vibrante. Elles révèlent des moments de grâce ordinaire — une baignade, une sieste, un jeu dans un champ — tout en interrogeant les codes de la photographie de mode et du portrait classique.
Wish This Was Real poursuit ce travail d’exploration en dialogue avec l’histoire de la photographie. À travers des tirages de grand format, des vidéos et des installations, Mitchell invente des récits visuels où l’intime rencontre le politique. Il y fait dialoguer l’héritage de l’art américain et les réalités contemporaines, dans un imaginaire profondément ancré dans l’expérience noire, mais ouvert à l’universel.
Représenté par la galerie Gagosian, Tyler Mitchell expose aujourd’hui dans les plus grandes institutions internationales, du FOAM d’Amsterdam à l’International Center of Photography de New York. Avec Wish This Was Real, il poursuit à la MEP sa réflexion sur la possibilité d’une image libérée des stéréotypes — une image où le rêve, la mémoire et la beauté du présent se confondent.
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